Il y a aussi les photos que je n'ai pas faites. Parce que je n'avais pas mon appareil, parce que je n'ai pas eu le bon réflexe, parce que, parce que... Ces images me sont restées en mémoire, et j'en garde une grande nostagie. Et l'envie m'est venue de les écrire, les décrire, d'essayer de dire l'impression qu'elles m'ont laissée.
 



Le jeune homme au bocal - Je passais sur le quai, en 21, aux abords de la Samaritaine. Le trottoir nord recevait la lumière d'une fin d'après-midi... (pas fini)


Le cirque - C'était un dimanche après-midi d'été. On allait assister au spectacle d'un petit cirque très modeste et dont j'ai oublié le nom, qui campait sur le terrain vague au nord de la gare du Nord, le long des voies. Le ciel était très sombre, avec des clairières d'un blanc de glacier. De gros nuages bleutés roulaient rapidement. Ça sentait l'orage. Lumière froide, tranchante, fort contraste. Il y avait deux chapiteaux, l'un à tranches rouges et blanches, et l'autre multicolore. Des bourrasques, par moments, faisaient voler les prospectus, les papiers de mikos, la poussière. Je me souviens des sons, aussi. Le vent emportait les paroles des gens, les cris des enfants. Les femmes portaient des robes d'été fleuries, bariolées. Les couleurs vives des T-shirts éclataient ça et là. Il y avait des gosses qui couraient, des chiens. Les gens avaient l'air tranquilles. Il y en avait deux trois qui buvaient une bière sur une table bancale en métal peint, d'un vert éteint. Ça faisait bistrot improvisé. Il y avait un marchand de frites et de merguez. Des cannettes vides roulaient, poussées par le vent, avec un petit bruit creux. Toutes ces couleurs dans cette lumière froide, sur ce fond de ciel presque noir… Avec de temps en temps un pinceau de soleil qui faisait briller une cannette, une robe, une chaise... Oh, ce ciel d'apocalypse et les gens si tranquilles… Et les couleurs !


Le chien - Il y a peu de temps, l'Hôtel Terrasse a été refait de fond en comble... (pas fini)